Consommation canadienne 
de viande par habitant

De 2010 à 2019, la consommation canadienne de viande par habitant a augmenté de 2,4 % pour atteindre 99,41 kg de viande en poids éviscéré en 2019. La consommation de poulet a augmenté de 15 % pour atteindre 35,1 kg (éviscérés) et celle de dindon s’est maintenue autour de 4 kg. Au cours de la décennie, les Canadiens ont diversifié leurs sources de protéines animales : la consommation de bœuf a diminué de 13 %, celle de poissons et d’œufs a augmenté respectivement de 21,7 % et de 29 %.

Les données de 2020 n’étaient pas disponibles au moment de publier.

Répartition de la consommation 
de viande en % (kg éviscéré)

La catégorie « Autre » regroupe la poule, le veau, l’agneau et le mouton.
Source : Statistique Canada

Poulets

Portrait économique

452,7 Mkg vifs

Production annuelle totale

26.2%

Pourcentage de la production canadienne

1,584 $/kg

Prix moyen payé aux producteurs

737 M$

Recettes monétaires agricoles en 2019

8,98 $/kg

Prix moyen au détail

68,3 Mkg pour
613 M$

Ventes au détail

25 193 emplois en
2019

Contribution à l’emploi

35,06 kg en
2019

Consommation par habitant

Données de 2020, sauf indications contraires
Sources: EVQ, PPC, Nielsen et Statistique Canada

Production de poulet​

La production québécoise de poulet a atteint 452,7 Mkg pendant l’année civile 2020, subissant un recul après huit années de hausses consécutives. La baisse de 4 % (-18,8 Mkg) par rapport à 2019 s’explique par la coupure des allocations à la suite du bouleversement du marché occasionné par la pandémie de COVID-19 et les différentes mesures du gouvernement pour contrôler sa propagation. La province a produit 26,2 % de la production totale canadienne qui se chiffrait à 1 725 Mkg vif.

Production annuelle de poulet au Québec, 2010 à 2020 (En Mkg vif)

Source : PPC

Performance de la production par rapport à l’allocation​

Pour les périodes A160 à A166, qui s’étendent du 24 novembre 2019 au 19 décembre 2020, le Québec a produit 100,5 % de son droit à produire. Il s’agit d’une meilleure performance que la moyenne canadienne dont la performance a été de 101 %.

Performance de la production au Québec et au Canada, périodes A160 à A166

Sources : EVQ et PPC

Inventaires de poulet au Canada​

La moyenne mensuelle des inventaires déclarés dans les entrepôts publics canadiens s’est chiffrée à 46,0 Mkg durant l’année 2020. Ce volume, qui exclut les catégories Cuisses et Divers, équivaut à 13,3 jours de production mensuelle moyenne. Cela veut dire que les inventaires ont augmenté d’un peu moins d’une demi-journée de production en comparaison aux 12,9 jours de production constatés en 2019 avec un inventaire moyen de 45,8 Mkg.

Moyenne mensuelle des inventaires canadiens, 2018-2020

Sources : AAC et PPC

Prix du poulet vif aux producteurs du Québec

Le prix moyen du poulet vif de la catégorie de référence s’est chiffré à 1,584 $/kg en 2020, en hausse de 1,6 % (+2,5 ¢) par rapport à 2019. Le prix a atteint son sommet à 1,662 $/kg en toute fin d’année avec la période A167 débutant le 20 décembre. En effet, c’est à ce moment que l’augmentation rapide du prix de la moulée encaissée par les producteurs depuis la fin de l’été a été prise en compte dans le prix du poulet vif. Ce décalage de quelques semaines entre le prix de la moulée et son intégration dans le prix du poulet vif a été expliqué dans une vidéo réalisée par les Éleveurs en cours d’année.

Prix aux producteurs du Québec, 2019-2020 ($/kg)

Source : EVQ

Prix de la moulée en Ontario, 2019-2020 ($/tonne)

Source : Chicken Farmers of Ontario

Ventes au détail

Leventes de poulet dans les supermarchés du Québec ont atteint 68,3 Mkg au cours des 52 semaines finissant le 26 décembre 2020, en hausse de 5,5 % par rapport à 2019Le confinement et les restaurants fermés ont forcé les consommateurs à cuisiner à la maisonCette situation jumelée à la hausse du prix moyen de vente de 0,20 $/kg, a entraîné une augmentation des recettes des détaillants de 44,4 M$D’après les données Nielsen, le volume de poulet vendu au détail au Québec correspond à 23 % des 299,7 Mkg vendus au Canada. Rappelons que ces données excluent les magasinspécialisés, les épiceries ethniques et les clubs d’entrepôt comme Costco.  

Ventes de poulet au détail 
au Québec, 2018 à 2020

Source : Nielsen

Ventes de poulet au détail 
au Canada, 2018 à 2020

Source : Nielsen

Adapter notre production à la COVID-19

Les Producteurs de poulet du Canada (PPC) ont dû prendre des dispositions pour s’adapter au contexte de la pandémie. Une des principales décisions prises durant l’année 2020 fut la révision de l’allocation pour les périodes A163 et A164. Les PPC ont travaillé de concert avec les Offices provinciaux pour s’entendre sur une diminution de l’allocation pour ces périodes afin de s’adapter à la capacité d’abattage et soulager les partenaires de la filière.

Un programme politique bouleversé

Le travail de sensibilisation et l’avancement des activités de lobbying auprès du gouvernement fédéral ont été ralentis par la pandémie.

Les PPC ont néanmoins continué d’informer les décideurs sur les principaux enjeux du secteur, notamment en ce qui a trait aux mesures de compensations pour les accès aux marchés octroyés lors des deux plus récentes ententes. En novembre, le gouvernement fédéral a d’ailleurs annoncé des compensations de 691 millions de dollars pour les producteurs de poulets, de dindons et d’œufs en réponse à l’ouverture du marché accordé dans le cadre de l’accord de Partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP). Depuis la fin de l’année 2020, des discussions pour l’élaboration de programmes d’aide à l’investissement et de développement des marchés ont été entamées avec le gouvernement.

Élevé par un producteur canadien

Le Programme de la salubrité des aliments à la ferme (PSAF) initié par les PPC est officiellement reconnu par l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) en raison de sa crédibilité et de la rigueur dans son application. Afin de conserver cette reconnaissance, les PPC doivent réviser le manuel du PSAF au moins tous les 36 mois. Ainsi, en 2020, le processus de révision a été entamé avec l’étude de la documentation scientifique récente pertinente au secteur, l’évaluation d’inclusion au programme et l’obtention de commentaires de la part des intervenants sur les changements possibles.

Les principaux domaines à l’étude par le comité de travail et visés par les changements proposés comprennent : la clarification des pratiques relatives au mélange des aliments à la ferme, la présentation d’options de nettoyage et de désinfection, la présentation de détails concernant les pratiques de couvaison et d’éclosion des œufs sur la ferme et la description détaillée des approbations gouvernementales et des exigences d’étiquetage relatives aux additifs utilisés dans les aliments et l’eau.

Une fois ces changements approuvés par les directeurs, les PPC vont remanier les changements avec l’ACIA afin de conserver la reconnaissance du programme. Le manuel révisé devrait être publié en 2021.

 

Militantisme antispéciste

Un des mandats des Producteurs de poulet du Canada en 2020 est d’accompagner les provinces dans la promotion de l’élevage de poulet et de contrer les actions anti-production, notamment celles mises de l’avant par certains groupes d’intérêt.

La pierre angulaire de la stratégie est de mettre de l’avant les efforts de nos éleveurs afin de respecter des normes inscrites au Programme de soins aux animaux ce qui renforce la crédibilité des producteurs de poulets auprès des consommateurs.

Afin d’informer et de sensibiliser nos partenaires dans le secteur du détail et de la restauration sur le système que nous avons au Canada, 14 organisations indépendantes ont été rencontrées, dont le Conseil canadien du commerce de détail, la Fédération canadienne des épiciers indépendants et Restaurants Canada. À la suite de ces réunions, les Producteurs de poulet du Canada sont convaincus que si les entreprises sont confrontées à des revendications militantes, elles viendront d’abord à leur rencontre pour connaître les faits et les vérités sur la production canadienne.

Dindons

Portrait économique

40,52 Mkg vifs

Production annuelle totale

21.2%

Pourcentage de production canadienne

1,876 $/kg

Prix moyen payé aux producteurs (femelle à griller)

1,968 $/kg

Prix moyen payé aux producteurs (mâle)

5,66 $/kg

Prix moyen au détail

7,12 Mkg pour
40,3 M$

Ventes au détail

3 448 emplois en
2019

Contribution à l’emploi

79,9 M$ en 2019

Recettes monétaires agricoles

Données de 2020, sauf indications contraires.
Sources: EVQ, PPC, Nielsen et Statistique Canada

Production de dindon

Pour l’année 2020, le Québec a produit 40,52 Mkg de dindon vif destiné au marché domestique et à l’exportation, soit une baisse de 3,6 % par rapport à l’année 2019. Cela représentait 21,2 % de la production canadienne qui a reculé de 4,2 %.

Production annuelle Québec

Répartition de la production

Source: EDC

Performance de la production par rapport à l’allocation

Pour la période réglementaire 2019-2020, la production de dindon québécoise a atteint 96,1 % de son droit à produire. Il s’agit d’une amélioration par rapport à l’année précédente, mais d’une performance qui demeure inférieure à la période 2017-2018, période à laquelle le Québec avait produit 97,8 % de son allocation.

Performance de la production au Québec et au Canada

Sources : EDC et EVQ

Allocation pour la période 2020-2021

Pour la période 2020-2021 ayant débuté le 26 avril 2020, le Québec a connu une baisse de son allocation domestique de 5,8 Mkg vif (-14,6 %). Cette diminution, dont plus de la moitié a été annoncée en avril suite à la pandémie de la COVID-19, a été appliquée à 93 % au quota de dindon lourd, ce qui se reflète sur la production. En effet, la part de cette catégorie de dindon a subi un recul de 4,4 %. En contrepartie, la part de production consacrée au dindon à griller et aux femelles (de moins de 10,8 kg) a augmenté de 4,4 %.

Conversions pour la période 2020-2021

Afin de répondre aux besoins du marché pour le dindon léger et lourd et d’uniformiser le niveau de production par m2de quota de dindons légers et de quota de dindons lourds, le Règlement sur la production et la mise en marché du dindon permet aux Éleveurs de procéder à la conversion de quota. Pour la période 2020-2021, les conditions prévues au Règlement n’étaient pas réunies pour effectuer la conversion de quota. La production par m2 de quota léger s’est donc établie à 51,81 kg/m2 et de quota lourd à 55,79 kg/m2. Finalement, soulignons que le pourcentage d’utilisation du m2 de quota léger était de 202,39 % en 2020-2021, tandis que celui du quota lourd était de 146,06 %. Ces chiffres sont en baisse par rapport à la période réglementaire précédente à cause de la diminution de l’allocation.

Inventaires de dindon au Canada

L’effet combiné de la réduction de la production et la hausse des ventes en 2020 a permis de réduire considérablement les inventaires de dindons au cours de la période. En effet, depuis le relevé des inventaires au 1eravril 2020, ils sont maintenus au plus bas niveau des cinq dernières années.

La composition des inventaires a aussi beaucoup changé.

  • Les inventaires pour 2020 se situent au bas de la fourchette 2016-2020.
  • Diminution de 7,9 % par rapport à 2019, pour atteindre 28 Mkg en moyenne.

En 2020, les inventaires se composaient majoritairement de dindon entier (68,4 %), dont 46,4 % étaient du dindon de 5 à 9 kg (6,2 à 10,8 kg poids vif). La poitrine désossée sans peau correspondait à 11,30 % des inventaires, les autres morceaux à 11,6 % et la surtransformation à 5,7 %.

Inventaires de dindon au Canada (en Mkg)

Composition des inventaires - Janvier 2021

Composition des inventaires - Janvier 2020

Source : Agriculture et Agroalimentaire Canada

Prix du dindon vif aux producteurs du Québec

Prix payé aux producteurs en 2020

Le prix du dindon a augmenté à partir d’octobre 2020, pour toutes les catégories de dindon. Cela s’explique par la hausse du prix de la moulée, puisque le prix au producteur du Québec utilise les variations du prix ontarien qui s’ajuste au prix de la moulée et du dindonneau avec un décalage de 3 semaines. Ce décalage est d’ailleurs présenté dans le graphique où les courbes du prix de la moulée en Ontario, en pointillé, précèdent les variations du prix au producteur.

Malgré les augmentations de prix en fin d’année, les moyennes annuelles pour 2020 ont légèrement diminué par rapport à 2019, avec une baisse plus importante pour la femelle légère.

Prix aux producteurs par semaine, au Québec, en 2020

Source : EVQ et ÉDC

Coût de la moulée par semaine, en Ontario, en 2020 ($/tonne)

Source : EVQ et ÉDC

Prix moyen au producteur, 2018 à 2020

Source : EVQ

Ventes au détail

Hausse des ventes au détail

Au Québec, les ventes de dindon dans les supermarchés ont bondi de 16,6 % en 2020 par rapport à 2019, d’après Nielsen. Cette augmentation de 1 Mkg a engendré une hausse des recettes de 4,6 M$ (13 %) pour s’établir à 40,3 M$. Le prix de vente moyen du dindon en épicerie est plus élevé au Québec qu’au Canada.

Dans l’ensemble canadien, la hausse des ventes a été de 2,86 Mkg, pour atteindre 56,2 Mkg, une augmentation de 5,4 % par rapport à 2019. Au total, les ventes de dindon ont généré des recettes de 302 M$. Rappelons que les données Nielsen excluent les magasins spécialisés, les épiceries ethniques et les clubs d’entrepôt comme Costco.

Ventes au détail de dindon au Québec, 2018 à 2020

Source : Nielsen

Ventes au détail de dindon au Canada, 2018 à 2020

Source : Nielsen

L’année 2020 : pandémie et réduction de la production

Au Canada, plus de 530 éleveurs de dindon conjuguent leurs efforts pour offrir cette protéine et des produits de dindon tout au long de l’année. La pandémie de la COVID-19 a apporté un lot de défis important pour l’ensemble des participants de la chaîne d’approvisionnement.

L’année 2020 a influencé fortement la production. Une baisse globale des ventes, en particulier dans le secteur de la restauration, notamment pour les produits transformés de charcuterie, s’est traduite par une diminution de l’allocation en début d’année. En effet, les Éleveurs de dindon du Canada (EDC) ont alors pris la décision, de concert avec les Offices provinciaux, de réduire la production de dindon de 7 % afin de répondre spécifiquement à une réduction projetée de la demande de dindon transformé et au risque d’accumulation accrue des inventaires en raison de la COVID-19.

Le personnel et le conseil d’administration des EDC ont travaillé de concert avec les Offices provinciaux afin de suivre l’écoulement de la production et la disponibilité des produits pour les consommateurs canadiens. L’engouement pour le dindon durant les périodes de fin d’année ne s’est pas tari, voir a été meilleur qu’à l’habitude en raison du confinement. Cela s’est traduit par une hausse de l’allocation pour la période 2021-2022.

Politique nationale d’allocation

Les EDC ont poursuivi les travaux de révision de la politique d’allocation nationale en mandatant un comité à cet effet. Les travaux visent à jeter les bases d’une nouvelle formule permettant d’assurer une évolution stable et constante de la production de dindon au Canada, en respect des provinces et des besoins du marché.

Relations gouvernementales : le lobbying des EDC

L’année 2020 a été marquée par le dossier des compensations promises par le gouvernement fédéral suite à la signature de l’Accord de Partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP) ainsi que par l’enjeu de l’ouverture du marché canadien dans le cadre d’autres traités commerciaux, notamment l’Accord Canada- États-Unis-Mexique (ACEUM).

Le 1er juillet 2020, le nouvel ACEUM est entré en vigueur. Le gouvernement a alloué une quantité supplémentaire de 185 923 kg au contingent tarifaire sous l’accord OMC-ACEUM. À l’avenir, tout contingent tarifaire supplémentaire généré dans le cadre de l’ACEUM variera d’une année à l’autre en fonction du volume de production totale de l’année précédente, incluant le volume destiné à l’exportation. Les EDC ont multiplié leurs rencontres avec le gouvernement afin de définir les mesures qui seront prises pour compenser les producteurs touchés par la nouvelle version de l’accord de libre-échange nord-américain.

En ce qui concerne les compensations promises à la suite de la signature du PTPGP, une annonce concrète de 691 millions a été faite le 28 novembre à l’ensemble des éleveurs de volailles. Pour le secteur du dindon, il s’agit d’un montant annoncé de 96 millions qui sera mis à la disposition des éleveurs sous la forme d’aide à l’investissement et au développement de marché. Les détails et les modalités des programmes restent à convenir avec le gouvernement et les groupes visés.

Campagne nationale de promotion

Les EDC ont travaillé pour susciter plus d’intérêt pour la consommation de dindon tout au long de l’année et lors de périodes festives, malgré des célébrations plus restreintes. La réponse des consommateurs à Pâques, à l’Action de grâce et à Noël a été très positive se traduisant en une augmentation des ventes par rapport aux années précédentes.

L’intégration du dindon à l’émission Les Chefs a pour sa part permis de voir les concurrents cuisiner le dindon et d’apprécier les publicités « Pensez Dindon » qui étaient diffusées à chaque émission. Un volet d’affichage extérieur, sous forme de panneaux publicitaires, est venu compléter avec succès la campagne. Finalement, le volet Wishbone Project/Le Projet Dindons mettant de l’avant l’esprit de solidarité et d’entraide des Éleveurs de dindon du Canada a permis de soutenir des organismes en santé mentale à l’échelle nationale avec une enveloppe de 150 000$.